La lumière lointaine des étoiles – Laura Lam

Pour sauver l’humanité, un seul espoir : rejoindre Cavendish, une exoplanète propice à l’installation d’une colonie. Le futur de l’espèce humaine se joue ainsi dans l’espace, à bord d’un vaisseau volé. Aux commandes, Valérie Black, femme d’affaires visionnaire, ayant rassemblé autour d’elle les meilleures des meilleures. À commencer par Naomi, sa fille adoptive, exobotaniste renommée qui a rêvé toute sa vie de rejoindre les étoiles. Mais quand les premiers problèmes surgissent, elle ne peut s’empêcher d’avoir un sombre pressentiment. Quelqu’un à bord jouerait-il double jeu ? D’autant que les nouvelles de la Terre ne sont pas bonnes, et que les cinq femmes pourraient avoir moins de temps que prévu…

Ce que j’en ai pensé :

En matière de science fiction, s’il y a une catégorie de romans qui ne m’attire absolument pas, c’est bien celle du space opéra et de tout ce qui touche au voyage dans l’espace, à la conquête spatiale et à la vie sur d’autres planètes. Il n’y a qu’au cinéma où cela peut me plaire, mais c’est assez rare… Ce n’est donc pas naturellement le genre de livres qui m’attirent.

Mais quand Sia a vanté les mérites de La lumière lointaine des étoiles, je n’ai pas hésité ! Car si l’intrigue se déroule dans un contexte de voyage dans l’espace, ce n’est finalement qu’un décor pour ce qui se joue vraiment dans ce roman. C’est un huis clos captivant dans lequel Naomi, le personnage principal, va se retrouver prise dans un piège qui prend ses racines bien des années plus tôt… un piège qui se dévoile au lecteur au fil des chapitres, par une alternance de vues entre passé et présent (et ça, de base, j’aime beaucoup !)

L’autrice fait preuve d’une grande habileté pour mener le lecteur à la compréhension progressive des multiples enjeux du récit : derrière le désir de sauver l’humanité qui court à sa perte en lui offrant une autre planète viable, il y a aussi un combat féministe (la volonté de montrer que les femmes ont leur place dans la conquête spatiale, comme dans Vers les étoiles de Mary Robinette Kowal), des ambitions personnelles, et des rouages psychologiques et familiaux complexes, qui surprennent jusqu’à la dernière page !

Tout le monde serait habitué à donner des ordres aux robots dotés d’agréables voix féminines. Alexa, Siri, Sophia, Sage, tu peux faire ça. Un guilleret « ok » pour toute réponse et elle accomplissait vos ordres. Tout le monde l’avait fait pendant des années jusqu’à ce que les femmes remarquent que les hommes de leur vie avaient été conditionnés à en faire tout autant avec elles. Mais il était alors trop tard.

Au fur et à mesure qu’elle s’éloigne de la Terre, Naomi va y voir plus clair sur tous les évènements majeurs qui ont émaillé sa vie, et découvrir sa mère adoptive, Valérie, sous un jour nouveau (mais pas tout à fait finalement…). Il n’y a pas de retournements de situations ou de cliffhangers intenables à chaque chapitre, et pourtant on est complètement happé par cette histoire, qui tient en haleine du début à la fin, sans temps mort. Le plus étonnant est peut-être que l’autrice parvienne à intéresser si bien le lecteur quant au sort de Naomi, alors qu’on aurait plutôt tendance à l’oublier facilement : bosseuse et discrète, elle ne fait pas de vagues et n’a au premier abord pas un caractère remarquable.

Elle se promit qu’elle ne laisserait pas les échecs la définir. Elle retenterait sa chance dans deux ans, et encore dans deux ans. Elle essaierait jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus dire non.

Le plus intéressant dans cette histoire, ce sont tous les questionnements moraux que l’on se pose en arrière plan. Un monde dans lequel les femmes sont progressivement dépossédées de leurs libertés et de leurs droits (cela fait souvent écho à La Servante Ecarlate de Margaret Atwood), et où un groupe de femmes est prêt à enfreindre des lois pour défendre son idée de la prochaine étape de l’humanité… et peut-être la sauver. L’histoire personnelle de Naomi est aussi l’illustration de ces dilemmes, des sacrifices et des choix que l’on peut faire pour aller au bout de ses convictions et de ses rêves, même quand ils ne sont pas reconnus, voire réprouvés par la société.

– Les utopies n’existent pas […] Les gens foutent toujours tout par terre.
– Ou l’utopie de quelqu’un est souvent la dystopie d’un autre.

En quelques mots :

  • Un thriller psychologique et intelligent
  • Du space opera tourné vers l’humain, sur fond de drame familial
  • Une réflexion sur notre futur, entre féminisme et préoccupations écologiques
  • Un huis clos spatial qui tient en haleine

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2 commentaires sur “La lumière lointaine des étoiles – Laura Lam

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